IAIDO

居合道


 Le Iaïdo : Qu'est-ce que c'est ?


Iaido est dérivé des méthodes d'utilisation du nihonto (sabre japonaise) qui ont émergé dans la période Muromachi (1333–1573).  Le but de l'iaido est d'apprendre à tirer le sabre en un instant pour vaincre un agresseur.  C'est une «Voie» dans laquelle les pratiquants cherchent à entraîner son esprit et son corps en développant une appréciation spirituelle de la relation entre la vie et la mort, le mouvement et l'immobilité. Le lien avec le kendo est très étroit, et on dit que l'iaido et le kendo sont les deux faces d'une même médaille.


Origine

L'origine de ce qu'on appelle aujourd'hui le IAI-DO est indissociable de l'histoire du ken-jitsu qui se pratique une fois le sabre sorti du fourreau. L'histoire de la voie du sabre est celle de la classe guerrière du Japon, et des samouraïs. Au cours du temps, et très rapidement, le katana devint une arme noble. Symbole même de la puissance et des plus hautes vertus humaines. Posséder un sabre était un privilège héréditaire. Le sabre était vu comme l'âme même du samouraï qui se considérait comme déshonoré s'il en était privé. Bien que vivant constamment avec son sabre, le bushi devait être capable de répondre à toute agression, peu importe la situation (repas, dans le noir, escalier, à genoux, etc.) avec autant de vitesse et de fluidité. L'efficacité et la survie des samouraïs dépendaient d'un inlassable entraînement pour que jaillisse, le cas échéant, d'une parfaite union corps et esprit, le geste parfait et salvateur. Lorsque le katana d'un samouraï jaillissait de son fourreau pour trancher en un éclair d'acier, c'est toute son énergie, son âme qui étaient concentrées sur le fil du tranchant de la lame. Le temps d'application de la technique et de l'esprit du iaï est précis et court.


 

De nos jours….

A la différence du Kendo qui a évolué vers le sport, il n'y a pas en Iaïdo d'adversaire auquel on fait physiquement face. Tout se passe dans l'intention et la concentration, puis dans l'explosion du geste qui se porte, pour le spectateur, dans le vide. Mais en réalité celui qui exécute le geste, le vit d'une manière très intense et le fait que l'adversaire ne lui soit pas réellement opposé n'enlève rien à sa véracité, ni à son efficacité. Au premier degré, on peut juger de l’inutilité de cette pratique, on ne vit plus un sabre à la ceinture. Pourtant les retombées sont en réalité innombrables sur, tout simplement, la manière d'être au quotidien, avec vigilance et spontanéité afin d’aboutir au geste juste.



Au début 

L’apprentissage du iaïdo commence par le travail de kihon de base puis l’étude du Seitei Iaïdo ( 制定 居合道) qui est le standard codifié par la All Japan Kendo Federation. Qui est en quelque sorte un pot pourri de différentes écoles anciennes, et après quelques années de pratiques, l’apprentissage d’une Koryu (古流), littéralement école ancienne peu commencé. Héritières des familles et clans du Japon féodal. Il en existent un nombres considérables si en plus on compte les branches issu d’un même style. Elles peuvent contenir uniquement le travail du iaï ou d’autres disciplines tel que kenjustu, naginata jutsu, jujutsu, sojustsu etc... Les écoles de Iaido les plus répandus sont:


天真正伝香取神道流 - Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū - 1447
竹内流 - Takenouchi-ryū - 1532

新陰流 - Shinkage-ryū - 1560
伯耆流 - Hōki-ryū - 1596
田宮流 - Tamiya Ryū - 1600
水鷗流 居合 剣法 - Suiō-ryu iai kenpō - 1615

無双直伝英信流 - Musō Jikiden Eishin-ryū  - 1600
関口流 - Sekiguchi-ryū - 1640
双水執流 - Sōsuishi-ryū - 1650
無外流 - Mugai Ryū - 1680

夢想神伝流 - Musō shinden ryū - 1933 

Leur études est généralement possible en faisant une démande écrite ou oral au prêt du
Sōke (宗家) « chef de famille » si il est l’héritier du style ou au d’un professeur reconnu. Cet affiliation comporte certaines règles et conditions qui diffèrent suivant les écoles et dojo avec ou pas une participation financière, certaines vont mêmes à demander au pratiquant de signer avec leur propre sang. Il s’agit d’un choix important dans la vie d'un pratiquant, qui va influencer son chemin et ça manière de voir le iaï. Nous somme très loin d’un système moderne de shopping ou l’on prend ce qui nous intéresse. Être membres d’une koryu oblige à certains devoirs définit par le dojo et le senseï, mais  c’est aussi avoir la chance de pouvoir pratiquer au dojo de référence au Japon de profiter des conseilles du maître et de son réseau de connaissances pour rencontrer d’autres senseï. C'est seulement au prix de nombreuses années de travail, échecs, persévérances qu'il pourra comprendre et percer les mystères de son style.

Zen Nihon Kendo Renmei (全 日本 剣道 連盟 制定 居合道)

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Le Iaïdo durant 500 ans, a connu une succession de crise et de croissance. Les déclins les plus rudes qu’il a connu se situent au début de l’ère MEIJI (1868-1912) avec l’interdiction du port du katana (Hai-To-Rei), et à la fin de la second guerre mondiale, sous l’abolition de la pratique des arts martiaux imposée par l’armée Américaine. A cette époque le Iaï connût sa séparation avec le Kendo. Alors que le dernier reprend son souffle à la guerre du Sud Ouest(西南戦争, Seinan Sensō), des 70  écoles anciennes (古流), il n’en reste plus qu’une vingtaine. L’homme qui sauva cet art assombri , fut le fondateur du iaï moderne, Nakayama Hakudo qui en 1933 créa Musō shinden ryū (夢想神伝流). Ainsi le iaï devenait petit à petit actif et en 1957 le Iaïdo intégrera la Zen Nihon Kendo Renmei (全 日本 剣道 連盟 制定) et fur crée les grades Shodan à Jyudan ( 1er Dan à 10 Dan) ainsi que les titres Renshi (錬士), Kyôshi (教士), Hanshi (範士). Le Kendo devient populaire, mais on utilise un Shinaï ou le Bokuto et l’utilisation du Katana ne se fait que pour les démonstrations du Nihon Kendo No Kata. De plus en plus de pratiquants de Kendo voulaient reprendre la notion fondamentale qui se trouve dans le Katana et commencèrent l’étude du Iaïdo. La ZNKR pensa donc à crée une nouvelle forme de Iaï, simple et facile à apprendre pour les kendoka en vue d’apprendre la manipulation du sabre. En 1955-1960 une réunion rassemblant 7 grands maîtres fut organisée. Ces sept maîtres étaient:

Yoshizawa Kazuki, Hanshi 8 Dan (Hoki Ryu)
Masaoka Ichi-Jitsu, Hanshi 8 Dan ( Muso Jikiden Eishin Ryu)
Muto Shyuzo, Hanshi 8 Dan ( Hasegawa Eishin Ryu)
Suetsugu Tamezo, Hanshi 8 Dan (Muso Shinden Ryu)
Yamamoto Haruske, Hanshi 8 Dan (Muso Jikiden Eishin Ryu)
Kamimoto Eiichi, Kyoshi 8 Dan (Hasegawa Eishin Ryu)
Danzaki Tomokage, Kyoshi 8 Dan (Muso Shinden Ryu)


Mais cette rencontre fut un échec et la réunion suivante fut annulée. Ce n’est qu’en 1966 et l’arrivé de 5 nouveaux maîtres:

Yamatsuta Shigeyoshi, Hanshi 8 Dan (Muso Shinden Ryu)
Terai Tomotaka, Hanshi 8 Dan (Hasegawa Heishin Ryu)
Nukada Hajime, Kyoshi 8 Dan (Muso Shinden Ryu)
Omura Tadatsugu, Kyoshi 8 Dan (Muso Shinden Ryu)
Sawayama Shyuzo Kyoshi 8 Dan (Hoki Ryu)

 
Que le comité de recherche s’est enfin établit, et après de longues conversations et de débats passionnants 5 formes furent créées:

  Seiza no bu - Série assise:
  1 Mae  前  Devant
  2 Ushiro  後ろ  Derrière
  3 Uke nagashi 受け流し Recevoir, parer et couper
  Tate iza no bu - Série genou levé:
  4 Tsuka ate 柄 当て Frappe avec la poignée
  Tachi Iai no bu - Série debout:
  5 Kesa giri 袈裟 切り Coupe diagonale 
  6 Morote tsuki 諸手 突き Pique à deux mains 
  7 Sanpo giri 三方 切り Coupes dans 3 directions 


Le style ZNKR est bien sur basé sur les écoles anciennes (Koryu), mais ses techniques devaient être indépendantes et différentes de toutes autres écoles, donc on devait attribuer à chaque technique un mouvement original. Il en va de même pour le cérémonial ou un compromis fut prit, pour le salut du début ou, on utilise la manière de Muso Shinden Ryu et  en fin de Muso Jikiden Eishin Ryu, et l’interdiction de porter la sageo. En mars de l’année 1969 le Iaï ZNKR ou Seitei Iaï ( Seitei signifie promulgation) fut officialisé et au mois de mai la première démonstration fut réalisée au Kyoto Taïkaï. Ce Iaï fut conçu au début pour l’éducation des hauts gradés de Kendo, mais il fut bien accueilli par ceux qui pratiquaient les écoles anciennes de iaïdo, et en mars de l’année 1980 en plus des 7 techniques déjà existantes, 3 techniques debout furent ajoutés:

  8 Gan men ate 顔 面 当て Frappe au visage  
  9 Soete tsuki 添え手 突き Pique mains jointes 
  10 Shiho giri 四方 切り Coupes dans 4 directions 


Par ce fait le Iaï ZNKR comportait 10 katas comme le Kendo, et sa progression c’est faite aussi en dehors du Japon et de plus en plus de personnes d’origines divers entrèrent dans le monde du Iaï. La nécessité de création d’un manuel et sa traduction dans plusieurs langues était nécéssaire, son travail s’acheva en 1988, mais il est mis à jours régulièrement. En 2000 , 3 nouvelles techniques débout furent ajoutées pour porté au nombre de 12 la liste des kata du Zen Nihon Kendo Renmei Seitei Iaido (全 日本 剣道 連盟 制定 居合道).

11 Soo giri 総 切り Coupe complète 
  12 Nuki uchi 抜き 打ち Attaque soudaine


De nos jours ce "style" est pratiquer par tous les iaïdoka membres de l'AJKF, servant de file conducteur entre tous les pratiquants et permettant la réalisation de compétitions et passages de grades. Car en effet durant un examen de grade ou compétition, les kata d'écoles anciennes ne sont demandés que pour les 4 et 5 ème Dan (1 kata Koryu + 4 ZNKR) et 6 ème Dan et + (2 kata koryu + 3 kata ZNKR).


Sekiguchi Ryu Battojutsu (関口流抜刀術)

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La Sekiguchi Ryū fut fondée par Sekiguchi Yarokuemon Ujimune. Né la troisième année de l’ère Keichō (1598) dans la province du Mikawa, il étudia le iaïjutsu auprès de Hayashizaki Jinsuke et le kumiuchi (jujutsu) auprès de Miura Yojiemon et, avec son bujutsu combiné de iaïjutsu et jujutsu, servi la famille Kishu Tokugawa. Le fils aîné d’Ujimune, Hachirozaemon Ujinobu (Minamoto-no-Sanechika), après une étude approfondie du bujutsu de son père, fonda la Ō sekiguchi Ryū (grande école Sekiguchi) de sogo bujutsu (arts martiaux complet) et représente la première génération de l’école.

Le Sekiguchi Ryū iaïjutsu actuellement pratiqué est celui qui fut transmis au domaine Higo par Isawa Jurosaemon Nagahide, un samouraï de Higo qui fut initié à l’école par Shibukawa Bangoro Yoshikata, un des élèves principaux de Hachirozaemon Ujinobu.

Nagahide suiva le seigneur Hosokawa à Edo où il étudia la littérature auprès de Yamazaki Ansai et le bujutsu auprès de Shibukawa Bangoro, homme très versé dans la littérature japonaise qui a écrit de nombreux livres, dont « Bushikun » (Éducation de Samouraï), il personnifiait le principe du bunbu-ryodo (terme utilisé pour décrire quelqu’un qui est devenu ou fait de son mieux pour devenir accompli dans les arts militaires et littéraires).

Les guerriers de Higo furent encouragés à pratiquer la Sekiguchi Ryu ainsi que la Niten Ichi Ryu Heiho en tant que otome ryu (école qui est interdite de diffuser hors du domaine) jusqu’à la fin du Shogunat Tokugawa. 


Notre dojo pratique à la fois ZNKR et Sekiguchi Ryu Battojutsu grace aux enseignements reçu par Pierre au Japon de Ishii Toyosumi Kyoshi 7 ème Dan. Pour le moment nous ne proposons pas de cours de Heiho Niten Ichi Ryu.

Le Katana

 
Le sabre : une arme, un trésor.
Tout l’interêt du Iaïdo, réside dans l’utilisation de cette arme mythique qu’est le katana. Un concentré de savoir-faire et de maîtrise de la part des forgerons, qui ont su allier efficacité et beauté comme jamais dans l’Histoire.
Bien entendu le néophyte commencera sa pratique avec un sabre en bois et un fourreau en plastique afin de ne pas se blesser. Il passera ensuite au iaïto, réplique d’un vrai sabre sans son tranchant mortel. Ce n’est qu’à partir du 5ᶱ Dan que le pratiquant doit obligatoirement utiliser un shinken (nouveau sabre) pour la pratique. Certains passionnés peuvent dépenser plus de 50 000 € afin d’obtenir des lames de forgerons reconnus trésors nationaux vivants.

« Crédit photo, Unique Japan, https://new.uniquejapan.com/home »